Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/189

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

négligence. Les deux officiers reçurent donc deux notes du War-Office avisant l’un qu’il aurait à payer la somme de trois shillings, l’autre qu’il lui serait retenu mille livres sur son traitement. Le premier voulut se défendre : il n’avait jamais eu de seau à charbon et prétendit le démontrer. Il compromit son avancement et dut à la fin payer les trois bobs. Le second, qui connaissait les voies du Seigneur, écrivit simplement au bas du papier : « Noté et retourné ». Et il renvoya le papier au War-Office. Là, suivant une vieille et sage règle, un scribe perdit le dossier et le bon officier n’entendit plus jamais parler de cette bagatelle.

— Votre histoire n’est pas mal, docteur, dit le major Parker, mais il y a, en cas de perte d’objets appartenant au gouvernement, une méthode plus sûre encore que la vôtre, c’est la méthode du colonel Boulton.

Le colonel Boulton commandait un dépôt