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Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/19

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— Soit, dit Aurelle, mais voyez pourtant, major, comme vous êtes des êtres imprévus. Vous méprisez les forts en thème et vous citez Hérodote. Bien mieux, je vous ai pris l’autre jour en flagrant délit, lisant dans votre abri une traduction de Xénophon. Bien peu de Français, je vous assure…

— C’est tout différent, dit le major. Les Grecs et les Romains nous intéressent, non comme objet d’études, mais comme ancêtres et comme sportsmen. Nous sommes les héritiers directs du mode de vie des Grecs et de l’empire des Romains. Xénophon m’amuse parce que c’est le type parfait du gentleman britannique : grand diseur d’histoires de chasse à courre, de pêche et de guerre. Quand je lis dans Cicéron : « Un scandale dans la haute administration coloniale. Graves accusations contre sir Marcus Varron, gouverneur général de Sicile », vous comprenez bien que cela sonne à mes oreilles comme une vieille