Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/245

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debout n’étaient plus que deux triangles de pierre qui se regardaient tristement, et le haut bâtiment du tissage, atteint d’un obus à la hauteur du troisième étage, s’était courbé comme un peuplier sous un ouragan.

— Voulez-vous me suivre, dit le major ; nous avons dû placer le Q. G. de la brigade en dehors du village, qui devenait malsain… Marchez à vingt pas de moi : la saucisse est en l’air, il est inutile de lui montrer le chemin.

Aurelle suivit pendant un quart d’heure à travers la brousse et tout d’un coup se trouva nez à nez avec le général Bramble qui, debout à l’entrée d’un abri, regardait un avion suspect.

— Ah ! messiou, dit-il… Cela, c’est bien. Et tout son visage rude et vivement coloré sourit avec bonté.

— Ce sera comme un lunch d’autrefois, reprit-il, après qu’Aurelle l’eut félicité… J’ai