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Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/255

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— Mes rancunes les plus longues ne durent pas six cents ans, dit Aurelle ; Crécy fut un match honorablement joué : nous pouvons nous serrer la main.

Le chauffeur reçut l’ordre de tourner à l’ouest et ils arrivèrent sur le terrain de Crécy par la même route basse qu’avait suivie l’armée de Philippe.

— Les Anglais, dit Parker, étaient rangés sur la colline qui est en face de nous, leur droite vers Crécy, leur gauche à Vadicourt, ce petit village que vous voyez là-bas. Ils étaient environ trente mille ; il y avait cent mille Français. Ceux-ci apparurent vers trois heures de l’après-midi et un violent orage éclata aussitôt.

— Je vois, dit le docteur, que le ciel trouvait déjà plaisant d’arroser les offensives.

Parker expliqua les dispositions des deux armées et les fortunes diverses de la bataille. Aurelle, sans écouter, admirait les bois, les