Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/65

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— Il pleut beaucoup dans votre pays, lui dit un major du génie, son voisin d’un soir.

— En Angleterre aussi, dit Aurelle.

— Je voudrais, dit le major, que cette damnée guerre fût finie, pour quitter l’armée et aller vivre en Nouvelle-Zélande.

— Vous y avez des amis ?

— Non, mais la pêche au saumon y est excellente.

— Faites venir votre ligne ici pendant que nous sommes au repos, major ; l’étang est plein d’énormes brochets.

— Je ne pêche jamais le brochet, dit le major, ce n’est pas un gentleman. Quand il se voit pris, tout est fini ; le saumon combat jusqu’au bout, même sans espoir. Avec un fellow de trente livres, il faut parfois lutter deux heures ; c’est beau, n’est-ce pas ?

— Admirable ! dit Aurelle… Et la truite ?