Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/68

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

en yacht… J’ai fait toutes vos côtes de Bretagne : c’est très charmant parce que les courants sont si difficiles et vos cartes marines sont si bonnes, mais il ne fait pas assez chaud… A Sainte-Lucie, je peux fumer des cigarettes en pyjama sur ma terrasse.

Il avala son porto avec lenteur et conclut :

— Non, je n’aime pas l’Europe… il faut trop travailler… Là-bas il y a à manger pour tout le monde.

Le colonel, à l’autre bout de la table, parlait de l’Inde, des poneys blancs de son régiment, des serviteurs indigènes aux titres compliqués et aux devoirs définis et de la vie indulgente des collines. Parker décrivait la chasse à dos d’éléphant.

— Vous êtes debout sur votre bête, solidement attaché par une jambe, et vous vous portez dans le vide tandis que l’éléphant galope : c’est vraiment très excitant.

— Je le crois sans peine, dit Aurelle.