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Page:Maurois - Les bourgeois de Witzheim, 1920.djvu/14

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saison des quetsches ignore les plaisirs du goût. Les fruits sont serrés comme les tuiles du toit ; le jus sucré garde cependant encore une nuance d’âpreté qui le relève ; la tarte immense est le symbole même de l’abondance heureuse. Tout en savourant, j’interroge.

— Comme vous avez dû souffrir ?

— lô ! souffrir !… On sait s’arranger… Ce qui a été dur, c’est le début… quand on les croyait victorieux… Ah ! nundepip !

— Süzele, intervient Mme Deck, raconte voir un peu papa et les cloches.

Et Suzanne raconte son père et les cloches.

— Pendant le mois d’août 1914, presque tous les jours à midi, les cloches de l’église carillonnaient. La première fois on ne savait