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NOTE DE LA CINQUIÈME ÉDITION
(1912)

Le petit livre que l’on réimprime à peu près tel quel, au bout de dix ans, a paru en librairie vers la fin de 1901, mais ses morceaux couraient les périodiques depuis longtemps.

Le voyage d’Athènes est de mars-avril-mai 1896 ; parmi les pages qui s’y rapportent, plusieurs n’ont paru qu’en 1897.

Les courses en Toscane sont de février 1897 et la traversée de la Corse de l’été suivant.

La visite aux salles grecques du Musée de Londres est d’août 1898 ; l’essentiel du commentaire, intitulé depuis « la Naissance de la Raison », a été écrit et publié au retour.

Pour les impressions de Provence, les plus anciennes ont été notées bien avant 1890. D’autres sont postérieures d’une dizaine d’années.

Tous ces pèlerinages à de très vieux pays se firent sur les pas d’une multitude de voyageurs, et voici que des pas nouveaux ont bientôt couru sur les nôtres. Les devanciers ont été mis à contribution pour notre passage ; ceux qui viennent ensuite se serviront de nous. Ainsi le veulent la nature, et la raison, et la justice ; l’inscription de ces dates, faite pour prévenir toute confusion, ne saurait avoir pour objet de revendiquer dans l’ordre de l’intelligence un droit de propriété qui n’existe pas.

Les biens spirituels sont indivisibles et communs à l’esprit humain. Seraient-ils divisibles, il ne faut pas en faire plus de cas que des autres. « Notre Père », disaient autrefois nos pêcheurs de Provence, « donnez-nous du poisson assez pour en manger, en donner, en vendre et nous en laisser dérober. »