Page:Maurras – anthinea.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

deuxième lettre
Premiers   pas.

Il faisait presque froid, il faisait un temps aigre, mêlé de pluie et de soleil, quand nous sommes entrés dans les eaux de l’Attique. Vers Éleusis, vers Égine, vers Salamine, les sévères collines en chapeau thessalien étaient recouvertes de l’ombre de grosses nuées. Et le rocher de l’Acropole se dessinait à peine, tant le jour était faible dans cet après-midi d’avril. Mais l’accueil s’embellit dès que, vers l’orient, apparurent les anses de Munychie et de Phalère. D’ailleurs, ce caprice du temps ne peut être appelé une défaveur. Il était bon que l’Attique nous avertît dès son abord qu’elle n’avait rien de commun avec les vers de M. Leconte de Lisle ni avec le golfe de Naples. Ce n’est pas de la pierre peinte que l’Attique ; c’est une personne vivante, nullement impassible ni marmoréenne. S’il brille au flanc du Pentélique des carrières de marbre