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ANTHINEA

ces figures parfaites. On découvre bientôt la troisième qui les égale, et l’on ne sait à laquelle s’abandonner.

Heureux quand les belles rivales n’appartiennent à des groupes trop éloignés ! Il me souvient d’une minute où j’aurais fait le vœu de me disperser aux quatre coins de la salle Elgin. À l’un, en effet, souriaient les deux cavaliers que j’ai dits mais, au coin opposé, les vieillards thallophores m’imposaient par leur majesté ; enfin, ici une prêtresse, là un gracieux adolescent, plus loin un dieu assis m’appelaient de charmes divers. Après bien des démarches, je leur pus échapper à tous et m’enfermer dans la considération des frontons. Deux ou trois métopes sublimes encastrées dans le mur m’appelaient aussi vainement.

V

Le milieu de la salle Elgin est occupé par deux séries parallèles de tables hautes et longues. Là sont posés comme des corps mutilés à l’amphithéâtre les membres fracassés qui appartinrent aux deux, façades du Parthénon. Le fronton qui surmonte la façade du couchant est resté presque tout entier en place : cet harmonieux triangle de marbre a même conservé quel-