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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/111

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« faites un roi »

En attendant la solution de ces graves difficultés dont nos traditions nous dispensent, l’initiative nouvelle est riche de sens. Ce que les premiers présidents américains avaient fait par habitude d’ancien régime, ce que leurs successeurs depuis cent ans ne faisaient pius, par scrupule de modernité erronée, ce nouveau président y revient par libre choix, par calcul réfléchi d’une meilleure entente de la chose publique. Thiers, qui avait fait tâter de cette méthode à l’Assemblée nationale, où le libéralisme était en force, ne put pas la continuer : il dut se réduire aux « messages ». Quand le Congrès américain n’y aurait pas applaudi autant qu’il l’a fait, l’essai du nouveau président composerait déjà un sérieux indice ; mais le Congrès, ayant témoigné sa satisfaction, fortifie notre vieille maxime que, par ses besoins et ses mœurs, la civilisation actuelle est plus près d’un régime intermédiaire entre Louis XIV et saint Louis que des assemblées de la Restauration ou des comités de la Convention.

Nous ne sommes pas des métaphysiciens. Nous savons que les besoins peuvent changer. Il peut y avoir un moment où les hommes éprouvent la nécessité de se garantir contre l’arbitraire par des articles de loi bien numérotés : à tel autre moment, cette autorité impersonnelle de la loi écrite leur paraît en soi dérisoire. Dans le pre-

    tie. Vous avez les d’Orléans : une race d’hommes, Orléans are men. C’est une race capable de grandes et nobles choses. » (Action française du 1er juillet 1913.)