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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/12

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viii
préface de la deuxième édition

assurant qu’une mauvaise saison de la République n’était pas la République elle-même. Cependant, voici qu’hier encore, au lendemain du discours d’un ministre des Affaires étrangères, un publiciste républicain presque officieux a pu écrire : « Soyons franc ! voyons net ! la France n’a nulle polilique extérieure, elle reste lamentablement passive et atone… »[1] Un député, M. Leboucq, si radical qu’il en est allé à la Conférence de Berne, mais resté patriote, écrit à propos du partage de l’Asie turque : « Tout se passe comme si la France n’existait pas. »[2] Un autre député socialiste, unifié celui-là, M. Marcel Sembat, publie tout un livre sur le même thème d’alarme, « Faites un roi », dit-il, « sinon faites la paîx »[3], et, l’inertie profonde qu’il conseille à la France, il la motive par l’inaptitude du régime à des actions de diplomatie et de guerre. Ce livre, dérivé du mien, mais autrement dur que le mien, émeut et préoccupe tous ses lecteurs, et les jeunes républicains parient plus volontiers pour lui que contre lui. M. Édouard Herriot, le sénateur-maire de Lyon[4], M. Edmond du Mesnil, le directeur du Rappel, lui font des échos plus ou moins discrets. « Je parle pour le cas où il y aurait une

  1. Paris Midi, 17 mai 1913.
  2. La France du 21 mai 1913.
  3. Faites un roi, sinon faites la paix, par Marcel Sembat, 1 vol. in-18, chez Eugène Figuière, Paris, 7, rue Corneille.
  4. Rappel du 20 juillet 1913.