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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/145

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V

LA RÉPUBLIQUE CONSERVATRICE ET SES JEUNES MINISTRES

Le bon accueil fait aux avances de Berlin a été souvent expliqué par on ne sait quelle infériorité qui aurait été propre à la pensée de M. Hanotaux, De même, la malice ou l’incapacité profondes de M. Delcassé firent plus tard les frais de divers jugements portés sur son entente avec l’Angleterre contre l’Allemagne. J’ai donné autrefois dans ces verbiages. J’ai détesté de tout mon cœur M. Hanotaux. Franchement, était-ce la peine ?

Il est vrai que le ministre de 1895 était jeune et qu’il montrait, comme tous les hommes de sa génération, trop de goût intellectuel pour l’Allemagne. Les leçons de M. Monod, que ce dernier lui reprocha très amèrement par la suite, n’étaient pas suffisamment oubliées par l’héritier de Choiseul et de Talleyrand. Mais il ne manquait pas d’expérience technique, puisqu’il sortait des bureaux mêmes du quai d’Orsay et qu’il avait déjà fait partie du ministère précédent. Ses études d’histoire pouvaient toujours soutenir son expérience ; nos grands souvenirs nationaux, lui inspirer d’autres