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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/221

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la diplomatie spéculative

rire d’esclave, à quelqu’un qui guettait leurs évolutions politiques. « Un tour de valse à l’Italie », « un autre à l’Angleterre », expliquait, sans les perdre de vue, M. de Bülow

Ces manœuvres de lourde coquetterie internationale n’iraient jamais, estimaient-ils, au-delà du théorique ef de l’idéal : à tout hasard, l’ami de Pétersbourg ferait respecter l’innocence. N’était-ce point pour ce service éventuel qu’on lui avait versé plusieurs milliards ? Que la Russie fût rongée à l’intérieur de la lèpre anarchique et juive ; qu’elle fût engagée en Asie au-delà de ses forces et de ses moyens ; et que, par là, notre podestat moscovite dût subir une dépréciation qu’il aurait fallu calculer : c’étaient des notions beaucoup trop complexes pour troubler l’optimisme doctrinaire fondamental.

Et pourtant, la coquette a beau être bien sûre d’elle : il y a autrui. Autrui est ce qu’il est, indépendamment des qualifications d’un arbitraire complaisant. Autrui, ç’avait été, dans le système Hanotaux, l’Allemagne, qui ne s’était jamais figuré une minute qu’il n’y eût là que jeu et qui, en nous accablant de ses politesses, prétendait obtenir en retour autre chose que des grirnaces ou des compliments, c’est-à-dire un concours colonial et maritime réel. Les nouvelles puissances avec lesquelles on allait entrer en combinaison, l’Italie, l’Angleterre, devaient incontestablement se trouver dans la même disposition : il faudrait donc, à l’échéance, ou leur échapper en les repoussant