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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/244

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kiel et tanger

sottises et aux pires folies de la révolution ! Et ce qui ne gâtait rien, l’amour-propre impérial y trouvant son compte, ces brillants résultats pouvant passer aux yeux du monde pour un succès direct du service d’espionnage que surveille en personne Guillaume II.

La conspiration contre notre armée, bien que de marque initiale anglaise, ne fut donc pas une mauvaise affaire pour la marque opposée. Guillaume n’avait pas cru beaucoup s’affaiblir en affaiblissant nos escadrons et nos régiments : c’était de l’armée de mer qu’il avait désiré le concours et, aujourd’hui que l’Angleterre est devenue notre amie, notre diminution militaire, consécutive à la même affaire Dreyfus, subsiste au profit de l’Allemagne. La situation de ce pays reste prépondérante en diplomatie ; les gouvernements français de 1898 à 1902, tous composés d’amis du traître, ne pouvaient guère interrompre le contact régulier avec la puissance au profit de laquelle Dreyfus avait trahi ; tant que l’Affalre

    fer. Hélas ! notre système offensif visant les aiguilles et les ponts en Alsace n’existe plus ! Il est à refaire tout entier : sera-ce possible ?

    « Nous n’avons pas voulu avoir affaire aux agents de la Sûreté, m’a dit mon brave Alsacien. Et puis, après l’affaire Dreyfus, la confiance n’y était plus. »

    Maintenant, la situation est retournée. Ce sont nos chemins de fer qui sont couverts d’espions. Ceux que Guillaume II emploie, comme le colonel Henry utilisait les Alsaciens, sont, d’après M. Latapie, certains révolutionnaires qui croient servir l’humanité en « sabotant la défense nationale ».