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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/26

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préface de la deuxième édition

quels termes rassurants ! Un murmure courut les sphères officielles : — Qu’était-ce que ce militaire, qui se mêlait de politique et critiquait le Parlement ?

Le général Hagron avait écrit à un député, M. Millevoye, dans une lettre privée du 3 août 1907 :

« Ce n’est pas uniquement pour dégager ma responsabilité que j’ai demandé au ministre de la Guerre à être relevé de mes fonctions. Ce n’est pas pour des considérations personnelles que j’ai fait le grand sacrifice de me séparer, avant l’heure, de mes camarades de l’armée et d’abandonner une œuvre à laquelle je consacrais avec passion tous mes instants : la préparation de la Défense nationale. J’ai voulu, avant tout, pousser un cri d’alarme avec l’espoir qu’il serait entendu et compris par les pouvoirs publics et par tous les bons Français. »[1]

La guerre du Maroc, entreprise avec l’armée

  1. Dans une lettre du 30 juillet 1907, adressée à un de ses camarades, exhumée au Temps du 6 juin 1913, le général Hagron s’était plaint de « l’agonie de l’armée », « prélude de la fin de tout ». Il ajoutait :

    « Je ne pouvais pas, par mon silence, trahir la confiance du pays.

    « Quant aux causes secondaires qui venaient s’ajouter aux deux précédentes, elles sont légion, et si ceux qui ont mission de veiller aux intérêts de la patrie les connaissaient, ils seraient frappés de stupeur en les apprenant.

    « Il y a cependant un grand conseil de la défense nationale. Je n’y ai jamais été convoqué. Il y a un conseil supérieur de la guerre. Le ministre ne l’a réuni qu’une seule fois, et pour une question secondaire, alors que notre réunion était