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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/267

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l’amitié italienne

a proclamé que les insurrections, jadis le plus saint des devoirs, deviennent abominables et scandaleuses dans les pays qui affichent sur les murs la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. L’Empire britannique brillait au premier rang de ces oints du seigneur. Personne ne se demanda ce que deviennent, au surplus, les droits de l’Homme quand la marine anglaise recrute ses équipages par le procédé de la « presse »[1] On nous exhorta simplement à acclamer le roi d’Angleterre, ses vaisseaux et ses matelots.

La malheureuse victime de l’or anglais, Kruger, vaincu et dépouillé, venait de s’arrêter à Paris, qui ne lui avait pas marchandé l’ovation. En mai 1903, Édouard VII fut moins bien reçu par le peuple, mais les sphères officielles lui firent brillant accueil. Il invita M. Loubet à le venir voir en juillet suivant, puis il revint lui-même, aimant mieux traiter directement son affaire avec le président ou avec les ministres que de s’en décharger sur qui que ce soit. Quelque renseigné qu’il fût sur la France, le prince dut s’étonner de trouver tout ce monde peu difficile, et même plat. Son circuit italien aurait-il été su-

  1. Il est bon de savoir que le procédé est constaté dans un livre intitulé : Le Libéralisme, par M. Émile Faguet. « En Angleterre, le service militaire n’existe pas… Il est volontaire. Qui veut n’être pas soldat n’est pas soldat. Cela se comprend très bien. Mais ce même peuple a besoin d’une marine militaire énorme, et il trouve naturel qu’on ait recours à la presse, c’est-à-dire à l’enrôlement forcé des matelots de la marine de guerre. »