Aller au contenu

Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
xxiv
préface de la deuxième édition

Ce fut, en juillet, le coup Jeune Turc, dont nous n’avons pas su profiter, car le parlementarisme ottoman fut maintenu dans la même sujétion austro-allemande qu’avait subie l’absolutisme d’Abdul Hamid, et la pirouette que nous adressèrent alors nos amis francs-maçons ou juifs de Constantinople vint montrer une fois de plus la stérilité des idées révolutionnaires, dites françaises, pour notre influence politique réelle à travers le monde. Nous sommes la nation rédemptrice et le peuple lumière, c’est entendu, mais nous ferions mieux d’être forts.

Ce fut, en octobre, la proclamation de l’indépendance bulgare et le couronnement du tsar Ferdinand, événement que notre ministre à Sofia, le métèque Paléologue, ne connut, assure-t-on, que par les journaux.

Ce fut, au même mois, l’annexion définitive de la Bosnie et de l’Herzégovine à la couronne austro-hongroise…

Heure critique où, dit un écrivain républicain du Temps, M. André Tardieu, « la guerre a été le plus menaçante », mais où notre ministre des Affaires étrangères, M. Stéphen Pichon (revenu au pouvoir à l’heure où j’écris) médita « ce qu’il en peut coûter de n’être pas assuré militairement quand on a la lourde charge d’agir diplomatiquement. »[1]

  1. Temps daté du 15 avril 1913, paru la veille au soir.