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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/305

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XXII

LE RETOUR À L’INERTIE

Plus loin, plus bas que Fachoda, où nous avait pourtant conduits la République conservatrice, la République radicale avait reçu dans cet affront une marque cruelle de son inaptitude à exécuter aucun mouvement à long terme.

Sous l’amitié anglaise comme à l’époque de l’entente allemande, cette vérité apparaissait éclatante : il fallait avouer que rien n’était changé ! Même la nouvelle expérience était plus concluante que les premières.M. Delcassé ne pouvait même pas essayer de l’excuse que M. Hanotaux fournira : « Je n’ai pas eu le temps. J’ai été renversé trop tôt. » Cette pauvre petite pétition de principe n’est même pas permise au ministère radical. Avant d’être renversé, M. Hanotaux avait dû faire face, pendant sept ou huit mois, à la diversion des Anglais pour Dreyfus. Mais, contre M. Delcassé, point de diversion, ni d’agitation. Le loisir d’un beau septennat. Le pouvoir le moins contrôlé, le plus indépendant, en bon latin le plus absolu qui existât alors en Europe ! Et ce pouvoir se révélait, pour la seconde fois, ridiculement inégal à une entreprise, qui s’était