Aller au contenu

Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/324

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
202
kiel et tanger

Notre natalité a baissé ? Mais il n’est pas prouvé que cette baisse soit indépendante de nos lois politiques, ces chefs-d’œuvre de volonté égalisante et destructive qui tendent à détruire l’unité des familles et à favoriser l’exode vers les villes des travailleurs des champs. Il n’est pas prouvé davantage qu’on ne puisse y remédier, directement et sûrement, par un certain ensemble de réformes profondes doublées d’exemples venus de haut. Une politique nationale eût changé bien des choses, du seul fait qu’elle eût existé. Elle en changerait d’autres, si elle profitait des réalités favorables qu’une diplomatie républicaine, condamnée à l’inexistence ou à la démence, ne peut que laisser échapper.

Plus d’une circonstance très propice semble nous sourire aujourd’hui. Il suffirait de voir, de savoir, de prévoir ! C’est nous qui manquons à la fortune, nous n’avons pas le droit de dire que l’occasion fera défaut. On se trompe beaucoup en affirmant que l’évolution du monde moderne ne peut tendre qu’à former de grands empires unitaires. Sans doute une partie de l’univers s’unifie, mais une autre

    cipes de famille, de quelques axiomes, bases des visées ambitieuses de la Maison de Bourbon au préjudice des Maisons rivales. Nos tyrans ne s’écartérent jamais de ces axiomes et, forts de l’industrie nationale, ils parvinrent à donner à la France les degrés d’étendue qui en ont fait la puissance la plus terrible au dehors. Dans toutes nos guerres, une province nouvelle était la récompense de notre politique et de l’usage de nos forces. » (Rapport à l’arrêté du 14 octobre 1794.)