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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/345

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épilogue

droite et de la gauche de notre Chambre. Un ambassadeur d’Allemagne, le comte Monts, fit un jour allusion, dans un salon de Rome, à certain parti que les gens de Berlin appelaient « nos alliés de France ». Et le chef avéré de ces alliés de l’Allemagne, partisans publics de l’alliance allemande, n’était autre que M. Rouvier, collègue et président de M. Delcassé. M. Rouvier traitait par-dessus la tête de son collaborateur du quai d’Orsay, alors que celui-ci était aux prises avec Bulow et Guillaume II.

« Je ne chercherai pas à expliquer», dit M. André Mévil, « l’étrange attitude de M. Rouvier, ni à établir les mobiles qui l’ont fait agir. J’ai entendu porter contre lui les plus graves accusations. » Sans préciser, probablement, faute de preuves matérielles, l’auteur juge que, « par les accointances » que M. Rouvier eut « en tout temps » « avec les financiers allemands », par ses dispositions favorables « à un rapprochement franco-allemand », M. Rouvier ne devait pas être « indifférent » (lisez hostile) aux intrigues de l’étranger contre son ministre. D’après certaines pages du livre de M. Mévil, c’est M. Rouvier qui aurait songé le premier à sacrifier M. Delcassé ; c’est encore à M. Rouvier que Berlin fit sentir que l’on nous saurait gré du sacrifice.

« Ne considérant que le présent », ne songeant pas à jeter un coup. d’œil sur le passé, ne se souciant pas de l’avenir, bref, « financier et non diplomate », M. Rouvier était incapable d’apprécier à