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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/347

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épilogue

en flagrant délit, à l’automne 1905, sortant du cabinet de M. Rouvier pour aller à l’ambassade d’Allemagne. Chose étrange, le même personnage, financier israélite », je souligne ceci, « fut un de ceux qui, au moment de la constitution du ministère Rouvier, annonçaient ouvertement que dans quelques mois l’alliance allemande serait faite. Est-ce que cette personne n’aurait pas entendu quelque parole imprudente qu’elle transmit très discrètement à Berlin, soit encore à l’ambassade d’Allemagne ? » M. Mévil, ami de M. Delcassé, ne paraît pas autrement surpris de trouver là ce juif, posté à égale distance de l’Allemagne et de M. Rouvier : « Tout est possible », conclut-il avec une remarquable philosophie.

Les agents secrets de l’Allemagne étaient pareillement des amis, des meilleurs amis, de M. Rouvier et de certains de ses collègues. Les « personnages » « dangereux » que l’ « homme d’État français avait adoptés pour amis » « ont été royalement et impérialement récompensés à Berlin ». Au premier rang de ces vieux familiers du monde gambettiste figurait le mari de la Païva, Henckel de Donnersmarck, qui fut fait prince comme Bismarck, Munster et Bulow, pour actions d’éclat contre la France. Mais Henckel n’était qu’un ambassadeur hors cadre : de l’ambassade officielle M. von Miquel menait la campagne contre M. Delcassé, recrutant dans le Tout-Paris « des concours féminins très actifs », « ne craignant pas de rendre visite à des parlementaires influents »