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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/363

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I

CONVERSATION DE SCHEURER-KESTNER AVEC JULES GRÉVY

Et d’abord, dès les origines, la grande affaire, la préparation de la Revanche, à laquelle le pays entier se croyait fermement exercé et conduit, avait été rayée du programme réel. Page 8.

Scheurer écrit, pages 262, 263, 264 et 265 de ses Souvenirs :

« Ma femme vint bientôt me voir. Nous allâmes ensemble rendre visite à Jules Grévy, le président de l’Assemblée, mon ancien défenseur de 1862, avec qui ma famille avait conservé d’amicales relations. Grévy nous reçut dans son superbe cabinet de la présidence, tout plein des souvenirs de Louis XIV. Cet apparat, au milieu du deuil de la patrie, produisit sur nous une impression pénible. Nos jeunes imaginations, exaltées par le malheur, ne pensalent qu’à la préparation de la revanche immédiate. Nous nous trouvions au milieu d’un luxe qui nous révoltait.

« Grévy était assis derrière son bureau. Il se leva, avec cette gravité qui lui était habituelle, même dans les circonstances les moins solennelles, s’avança vers ma femme, lui prenant les deux