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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/77

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le déclin de l’expérience poincaré

Chambre des députés, réputée l’un des postes qui conduisent à l’Élysée, M. Delcassé avait répondu sans hésitation qu’il était prêt à tout quitter, bureaux, directions, commissions, arsenaux et escadres, pour se jucher un peu plus haut sur le degré de nos fonctions publiques.

Des remarques de même nature ont un peu dénimbé M. Poincaré quand il a délaissé, après une année d’exercice, dans une heure fort délicate, la direction personnelle des Affaires étrangères pour un poste de présidence où la décoration l’emporte sur l’action et sur les responsabilités. Déjà sa perspicacité avait été mise en doute quand il avait pris pour second aux Affaires étrangères un Paléologue, métèque étourneau, bavard et sans consistance. Un certain nombre d’autres illusions s’envolèrent en le voyant quitter la partie difficile, et qui se compliquait, pour une affaire d’avancement personnel. Tant de fierté française, tant de calme lorrain n’étaient-ils que littérature ? On le crut, on le dit. Voilà ce que notre cursus honorum fait penser. Voilà ce que la République fait de la réputation des républicains.

Dans le même remue-ménage, M. le ministre de la Guerre Millerand disparut, emporté, balayé sur la simple apparence du soupçon de ne pas pratiquer tous les rites de la religion dreyfusienne : un cas de conscience véritablement byzantin posé par le seul nom du lieutenant-colonel du Paty de Clam sut primer et couvrir tout souci d’intérêt