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Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/86

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préface de la deuxième édition

train d’échouer et ainsi d’exposer gravement le pays, a été faite dans des conditions favorables, qui ont tiré de la masse républicaine tout ce qu’elle peut contenir de bons sentiments français, de vertus nationales. Nous l’avons aidée de nos ressources propres, nous lui avons donné, — quelquefois à coups de défis et de provocations — tout ce qu’un mouvement royaliste comporte d’initiative patriotique, d’autorité et d’ordre quand le Roi n’est pas là, régnant et gouvernant. Mesurez le concours chaleureux, désintéressé, magnifique, de Léon Daudet par son enquête de l’Avant Guerre, celui de Maurice Pujo et de ceux qu’il appelle ses « gendarmes supplémentaires », les camelots du Roi et les étudiants d’Action française, par leurs belles campagnes en faveur des trois ans. Supputez le courage ainsi communiqué à des régions plus froides de l’opinion conservatrice et patriote, qui s’éveillaient et se réchauffaient après nous. Non contents de ne leur créer aucun embarras, nous aurons couru en avant par toutes les voies où leur timidité naturelle devait faire hésiter des républicains de naissance. Ces voies, nous les avons ouvertes et quelquefois forcées afin de frayer le passage. Notre action ayant seule les moyens de mordre, de pénétrer, d’entraîner, nous avons été, durant des mois et des saisons, comme la pointe et la flamme spirituelle d’une lame que nous engagions avec nous : bon gré, mal gré, elle finissait par suivre et entrer. Les républicains éclairés ne nient plus