« Le progrès est le développement de l’ordre.
« La soumission est la base du perfectionnement.
« Les phénomènes les plus nobles sont partout subordonnés aux plus grossiers.
« Les vivants seront toujours et de plus en plus gouvernés nécessairement par les morts.
« L’homme doit de plus en plus se subordonner à l’Humanité. »
Le poids même de ces sentences, leur austérité, leur rudesse, y ajoutent un charme d’une vigueur naïve. On ne le sent complètement qu’après le temps et le loisir de l’initiation. Mais un habitué de Comte finit par s’étonner d’entendre critiquer l’aridité de son langage philosophique. Il ne peut s’empêcher d’égaler de telles sentences aux plus beaux vers moraux et gnomiques d’un Lysis, d’un Virgile, d’un Pierre Corneille. Il les trouve gonflées de consolations pénétrantes, et d’encouragements subtils, comme toutes les vérités qui défient le doute. Douceur, tendresse, fermeté, certitudes incomparables, c’est tout ce que renferme pour l’élève de Comte ce terrible mot, si peu compris[1], de Positivisme !
Nous ne comprendrions rien au maître, si nous ne nous formions d’abord une idée nette de son disciple. C’est par celui-ci qu’il faut commencer.
- ↑ Le positivisme passe, en général, pour n’admettre que ce qui se voit et se touche !