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préface

Lionel des Rieux. Vous aviez Faguet et Bainville. Vous aviez Charles Le Goffic, Pierre Gauthiez, Henry Bordeaux. Le ciel, qui vous avait conduit chez M. Albert Fontemoing, paraissait disposé à répondre à vos soins habiles :

D’un dextre éclair

Nous obtînmes notre miracle. À peine étions-nous annoncés, le sol gallo-romain d’une vieille ville de France s’entr’ouvrit, on vous informa qu’une Pallas de marbre, entière et fort bien conservée, venait d’être rendue au jour. Le présage fut interprété comme heureux. Il l’était. La déesse tendrement invoquée[1] assista la revue qui se publiait sous son nom. Elle nous épargna les erreurs à la mode, en nous accordant la connaissance et le sentiment de sa tradition.

Notre chimère fut de croire à la durée d’un coup de bonheur. Nous nous étions imaginé que l’olivier d’Attique et le laurier latin, unis à la mode française, feraient immanquablement accourir les honnêtes gens. Nous ne tenions pas compte d’un petit fait. Les honnêtes gens étaient morts. Cette société polie et cultivée qui fut la parure et le charme de l’ancienne vie de Paris n’existe plus. Les étrangers le disent et l’écrivent depuis trente ans. Mais nous ne voulions pas le croire. Plus que

  1. Voyez, dans l’Appendice i, l’Invocation à Minerve.