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Page:Maurras - L’Avenir de l’Intelligence.djvu/281

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MADEMOISELLE DE COIGNY


Combien elle fut aimable, et surtout combien elle aima, c’est ce qu’il importe de dire avant d’en arriver à son bout de rôle historique.

Anne-Françoise-Aimée Franquetot de Coigny était née à Paris, rue Saint-Nicaise, le 12 octobre 1769. Elle perdit sa mère à l’âge de six ans, et fut élevée, au château de Vigny, « par la maîtresse de son père », une princesse de Rohan-Guéménée. On l’avait mariée, à l’âge de quinze ans, au duc de Fleury, d’un mois plus jeune qu’elle.

Elle était fine, vive, cultivée et presque érudite, au point de savoir le latin et de se plaire aux deux antiquités et, comme dans la cantilène,

      Bel avret cors e hellezour anima,

elle avait un beau corps et un esprit plus beau. D’ailleurs, « le charme même de son corps était fait de pensée », dit M. Étienne Lamy. Mais ce n’était pas une sainte. Pour ses débuts, elle enleva Lauzun à sa cou-