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Les marchands nomades, notamment, cherchent à circonvenir par tous les moyens, tous ceux faisant métier de vérifier les animaux. Il se trouve malheureusement des hommes assez faibles pour être toujours de leur avis, sans le moindre respect, et c’est ce qui jette la déconsidération sur ceux appartenant à la corporation vétérinaire, si probes soient-ils.

S’ils ne réussissent pas auprès des vétérinaires, ils sont à peu près assurés du concours des hommes d’écurie : n’étant responsables de rien, ceux-ci se laissent facilement soudoyer pour la plupart ; et si le vétérinaire a rédigé une garantie irréprochable, tout marchera à souhait, jusqu’à expiration du délai convenu, et puis un beau jour, la boiterie ou le vice que l’on craignait fait son apparition comme si l’animal s’était contraint pour sauvegarder les intérêts du marchand.

Nous savons de notre père, qu’il a été plusieurs fois victime de ces manœuvres, tandis qu’il n’a eu qu’à se louer de quelques cochers qui veillaient consciencieusement à la stricte exécution des contrats, au grand désappointement du marchand.

Pour que les chevaux tournent bien, un pourboire est indispensable aux hommes d’écurie, sinon le meilleur devient un rossard ou il ne se nourrit pas bien, ou il devient vicieux, etc., etc.

C’est encore dans ces sortes de marchés que les essais sont les plus dérisoires, soit que la foule encombrant y mette obstacle, soit que des compères postés sur les routes se fassent suivre en éclaireurs par les chevaux à essayer, et qui, seuls, n’auraient pas voulu avancer.

Réservons pour la fin de ce chapitre le truc qu’y viennent jouer la Veuve et l’Orphelin pour le compte des brocanteurs de bas