Page:Maury - Esquisse d'une loi réglant la police sanitaire en France.djvu/6

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par diverses épizooties qui avaient occasionné de très-grands ravages, l’État était resté spectateur passif de la lutte terrible que s’étaient livrée, pour ainsi dire, les particuliers et le fléau. Ce ne fut qu’en 1713-14 que le Gouvernement sortit de son inaction et intervint pour la première fois, afin d’arrêter la marche du typhus contagieux du gros bétail qui ravageait les frontières de l’est et du sud-est de la France, portant, partout sur son passage, la ruine et la désolation.

Longtemps méconnue, l’utilité d’une législation sanitaire, c’est-à-dire la nécessité de l’intervention du Gouvernement au sujet des maladies contagieuses, est aujourd’hui reconnue par les hommes compétents et par tous les propriétaires intelligents, pour qui l’intérêt général doit nécessairement primer l’intérêt particulier. Aussi n’insisterons-nous pas beaucoup sur ce point.

La loi, comme on le sait, a pour but de réglementer la liberté individuelle de manière à ce qu’elle ne porte pas préjudice à autrui ; elle se propose, en outre, de contribuer au bien-être public, tout en respectant, autant que possible, l’intérêt particulier.

Partant de là, les animaux atteints ou suspects de maladie contagieuse doivent attirer l’attention du Gouvernement, car ils constituent un véritable danger pour les animaux et parfois même pour les personnes qui les environnent et ils augmentent les pertes éprouvées par la fortune publique, en favorisant l’extension de la maladie contagieuse qui a fait son apparition.