Page:Maury - Esquisse d'une loi réglant la police sanitaire en France.djvu/64

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Partant de cette donnée définitivement acquise à la science, que la Peste bovine provient toujours des steppes de la Russie méridionale et qu’elle ne peut pénétrer en France que par voie de contagion, la plupart des vétérinaires ont conseillé des mesures permanentes qui, tout en tenant compte des exigences de l’industrie et surtout de l’alimentation publique, auraient pour but d’empêcher l’entrée en France des animaux atteints de cette redoutable maladie.

Ainsi M. Lafosse conseille d’établir aux frontières des abattoirs où tous les bestiaux étrangers seraient sacrifiés, de telle sorte qu’ils ne pénétreraient en France qu’à l’état de comestibles ; M. Reynal préconise l’institution aux frontières de stations vétérinaires ayant pour but de visiter les bestiaux étrangers ; enfin l’Autriche a recours à la mise en quarantaine des bestiaux étrangers aux frontières.

Comme il est facile de le voir, ces mesures auraient toutes des inconvénients plus ou moins grands ; elles ne satisferaient point, en outre, tous les besoins du pays et elles occasionneraient des dépenses assez considérables pour le Trésor si malheureusement grevé depuis la dernière guerre. D’un autre côté, la situation exceptionnelle dans laquelle se trouve la France au point de vue sanitaire, nous fait pencher vers l’opinion de M. H. Bouley.

Nous pensons, avec cet éminent professeur, que notre frontière de l’est est suffisamment protégée par la rigoureuse application des mesures sanitaires, faite par la Belgique, la Suisse et l’Allemagne, dans le but de se préserver du fléau des steppes, pour que le Gou-