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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/141

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la maison dans la dune

son assiette, éloigna sa chaise de la table, et, se tournant vers Fernand, le regardant en face, fixement, durement :

— Hé bien, vieux, je n’irai pas par quatre chemins. Je sais que tu fais du trafic…

— Du trafic ?

Fernand avait pâli. Sous ses joues maigres, on vit se contracter les muscles de ses mâchoires. Et le pli de ses narines se pinça, devint plus blanc. Il maîtrisa son émotion, cependant. Et il demanda :

— Quel trafic ? Je ne comprends pas.

— Fais pas la bête, répliqua Lourges, brutal. Tu fais de la fraude, l’ami. Pas la peine de me dire que non. J’ai qu’à faire une perquisition, et tu es dedans.

— Pas vrai, nia encore Fernand, sans assurance.

Lourges haussa les épaules.

— Je te croyais plus malin. T’es bête, de t’entêter comme ça. Tu devrais pourtant comprendre que si je voulais te chercher des puces, je ne te préviendrais pas comme je le fais, gentiment. Hein ? Alors, pourquoi faire comme si tu ne comprenais pas ? Ce serait si simple de me dire tout bonnement : « Oui, mon petit Lourges, je fais de la fraude, à ton service. »