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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/146

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la maison dans la dune

— Alors, tu le sais toujours d’avance. Bon. Quand il te préviendra qu’il va venir, tu me le feras dire tout de suite. Sois tranquille, je sais tenir ma langue.

— Faudrait pas non plus qu’on l’arrête à ma porte, parce que ça m’amènerait sûrement des ennuis avec les autres. Moi, faut que je vive, hein ?

— Bien sûr. Mais sois tranquille, tu n’auras qu’à gagner à l’affaire.

Lourges se levait.

— Tu n’attends pas ma femme ? demanda le grand Fernand, plus à l’aise, maintenant. Tu boirais un verre de bière.

— Merci : mais sur la soupe, je n’y tiens pas.

Lourges sortit dans la cour. Le maître-fraudeur le reconduisit jusqu’à la rue. Sur le seuil, ils se serrèrent la main.

— Tu n’oublieras pas ? demanda encore Lourges, avec un regard où se lisait une menace non dissimulée.

— Tu peux être tranquille.

Et Lourges, sur cette promesse, quitta le grand Fernand, qui le vit partir sans regret.