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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/18

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la maison dans la dune

collines de sable qui s’élevaient entre le pays et la mer. Elles arrivaient, passaient avec un crépitement sec dans les buissons âpres et rabougris, entouraient parfois Sylvain d’un tourbillon en spirale, essaim impalpable de danseuses aériennes. Lentement, cette féerique invasion s’étalait sur la plaine, y déposait ses incessants apports de sable, surélevait peu à peu le niveau du sol. Tout s’enlisait irrésistiblement. Du côté de la mer, les rares maisons que rencontrait Sylvain étaient enterrées, comme noyées déjà dans l’assaut des dunes. On connaissait ainsi, tout près de Zuydcoote, un clocher où l’on entrait par les fenêtres, et que les vieilles gens disaient être le survivant d’un village enfoui.

Dans cette solitude, Sylvain roulait, la tête baissée, la visière de sa casquette rabattue sur les yeux, pour les abriter. Il arriva dans un hameau isolé, bâti le long du chemin, et tournant le dos au vent de mer. C’était là qu’il habitait. Il n’y avait que sept ou huit maisons, dont une épicerie où l’on vendait aussi du pain. C’étaient d’anciennes maisons de pêcheurs, maintenant louées à des ouvriers qui travaillaient pour la plupart à Dunkerque ou aux grandes aciéries toutes proches. Elles étaient vieilles, faites en briques jaune pâle,