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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/181

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XIV


Quand Germaine raconta cette transformation à Lourges, il refusa d’abord de la croire. Un fraudeur, disait-il, on ne l’a jamais vu s’assagir. Ils ont ça dans le sang.

Lourges avait, pour le fortifier dans son opinion, le souvenir de mille exemples semblables. Il en avait vu, de ces repentirs. Après une rude leçon, après six mois a la cellulaire, parfois, on en avait assez. On rêvait de s’arrêter sur la pente, de remonter, de se retrouver un homme comme les autres, libre, protégé et non plus traqué. La femme, les gosses, vous poussaient dans cette voie. On cherchait un métier, on se mettait courageusement au travail. Ça marchait pendant un mois, deux mois. Puis ce beau zèle retombait. L’argent ne rentrait plus. On se sentait fatigué de la monotonie d’un labeur rude et mal payé. Une