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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/203

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la maison dans la dune

Parfois il exhalait cette plainte semblable à un râle, qui épouvantait Germaine. Et, toutes seules, sans une contraction, sans un tressaillement de son visage, des larmes se formaient encore dans ses yeux, s’accrochaient à ses cils et roulaient sur ses joues. I] s’endormit sur une chaise sans avoir fait un geste. Et même dans son sommeil, une douleur surhumaine continua de le faire pleurer.

Sylvain recommença son métier de fraudeur. Il reprit sa vie d’autrefois. Il sembla avoir pardonné à Germaine. Mais il la fit trayailler aussi, désormais. Il lui fit porter du tabac, il l’envoya même en chercher en Belgique.

Pour le reste, il redevint le Sylvain qu’elle avait connu. Mais il sentait bien, lui, qu’il n’était plus le même être. Il y avait en lui quelque chose de glacé, de froid. Il lui semblait être comme ces femmes qui portent en elles un enfant mort.