placé contre le mur, si fort qu’il s’y assit malgré lui. Et elle s’élança vers la frontière.
La Belgique n’était pas à cent mètres, Si elle l’atteignait, elle était sauvée.
— Femelle ! cria le douanier,
Et il fut debout tout de suite, il courut derrière Germaine. Elle entendit derrière elle le bruit de ses lourds souliers ferrés.
Germaine était leste et robuste. Elle distançait le douanier, elle n’était plus à dix mètres de la Belgique quand elle heurta un pavé disjoint et tomba. L’homme fut sur elle. Mais elle était déjà repartie, suivie de si près par le douanier qu’elle percevait distinctement le bruit de son souffle haletant. Une main lui attrapa le bras. Mais elle atteignait le poteau-frontière, elle s’y cramponnait, hurlant de toutes ses forces :
— Au secours ! Au secours !
Il n’y avait personne. Le douanier, furieux, l’enlaça à bras le corps, essaya d’une secousse vigoureuse de lui faire lâcher prise. Mais Germaine enfonçait ses ongles dans le poteau, s’y agriffajt comme un chat. Alors le douanier lui donna un violent coup de poing sur les doigts. Germaine ouvrit les mains. Et bien qu’elle se débattit encore, l’homme l’entraîna jusque dans le bureau de douane.