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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/213

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la maison dans la dune

Et, l’affaire arrangée avec ses collègues, il emmenait Germaine à Dunkerque. Mais il ne la relâcha pas. Il la fit monter avec lui dans son bureau, au siège de la brigade mobile. Et, derrière elle, il donna un tour de clé à la porte. Il vint s’asseoir dans son fauteuil à bascule. Alors, seulement, il lui parla. Car depuis qu’il était arrivé au poste de douane où elle était retenue, il ne l’avait ni interrogée, ni même regardée.

— Tu vas bien, la fille, dit-il. Trois kilos ! Tu deviens folle ? Tu prends les douaniers pour des imbéciles ?

Germaine, écrasée sur sa chaise, s’était remise à pleurer.

— Qu’est-ce qui se passe ? continua Lourges. T’étais à sec ?

Germaine voulut répondre, mais ses sanglots l’étouffaient.

— Foutue béte ! s’exclama Lourges.

Germaine releva la tête, ne comprenant pas.

— Oui, foutue bête, répéta Lourges. Tu penses que je n’ai pas compris ?

— Quoi ? put enfin interroger Germaine.

— Que c’est ton beau merle de Sylvain qui te fait faire ce métier. Il en a marre, de toi, ma fille. C’est sa poulette de Furnes qu’il lui