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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/221

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la maison dans la dune

Sous les coups terribles qu’on lui assenait, la porte craquait.

— Ouvrez ! Ouvrez ! criaient des voix furieuses.

Germaine se précipita pour ouvrir. D’un bond, Sylvain fut sur elle, il la retint par le bras avec une telle violence qu’il la fit pirouetter sur elle-même. Et, la regardant en face, lui parlant avec un calme plus effrayant que la colére :

— Reste ici, Germaine, dit-il. Je sais pourquoi tu es si pressée d’ouvrir. Mais si tu touches la porte avant que j’aie fini…

Et il leva sur elle une main capable de l’écraser.

Germaine ne bougea plus, resta collée contre le mur.

Et Sylvain, l’air farouche, les dents serrées, l’œil dur, regarda se consumer les restes de son tabac, sans plus se retourner, malgré le vacarme que faisaient les douaniers à sa porte. Il ne s’occupait même plus de Germaine. Il savait qu’elle obéirait.

Elle avait si peur de sa colère, d’ailleurs, que quand tout eut été anéanti, elle n’osa pas encore bouger. Et ce fut Sylvain lui-même qui alla tirer le verrou et faire entrer les douaniers.