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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/242

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la maison dans la dune

La camionnette roulait par d’étroits sentiers de terre, côtoyait des ruisseaux, passait de petits ponts de bois. Dans un chemin creux, elle s’arrêta.

— Panne ? interrogea Sylvain.

— Non. Faut attendre jusqu’à une heure. Le douanier ne prend la garde qu’à ce moment-là.

Un à un, les hommes sortaient de la voiture. On s’asseyait dans l’herbe, on allumait des cigarettes. La bouteille de rhum fut rapidement achevée. On s’égayait, on plaisantait, mais doucement, sans bruit, car la frontière n’était pas loin. Un douanier aurait pu entendre ces rumeurs et donner l’éveil.

— Quelle heure qu’il est ? demanda un homme. On va encore poireauter longtemps ?

— Il est minuit, dit Zidore. On n’en a plus que pour une petite heure.

Il alla fouiller sous le siège de la camionnette, tira quelque chose dont jaillit un pinceau de lumière pâle.

— Sylvain, demanda-t-il, viens m’éclairer.

Et il souleva le capot de la camionnette.

Sylvain prit la lampe électrique, en projeta la clarté sur le moteur. Et Zidore, avec une clé à tube, démonta ses bougies, les nettoya, contrôla l’écartement des électrodes. Il passa