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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/252

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XX


Aussi longtemps qu’il put courir sans reprendre haleine, Sylvain courut. Il franchit des fossés, coupa à travers les champs, au hasard, ne cherchant qu’à s’éloigner de la frontière française. Il alla ainsi longtemps, lui sembla-t-il. Sa blessure, d’abord insensible, lui faisait mal maintenant. Un liquide chaud lui coulait du ventre le long des jambes. Il allait, cependant, tête baissée, comme on fonce contre le vent. Ses oreilles bourdonnaient sans qu’il sût si c’était par la rapidité de sa course, ou par l’épuisement progressif qui l’envahissait. Et il arriva ainsi, sans l’avoir deviné, jusque sur le bord du canal de Dunkerque à Furnes. Ce fut là qu’il tomba pour la première fois.

Il resta étendu sur de flanc, un bon moment. La douleur croissait en lui avec sa fai-