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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/48

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la maison dans la dune

des verres propres, le fond en l’air. C’était la seule chose qui rappelât qu’on était dans un cabaret.

Sylvain n’eut pas le temps d’en voir davantage. Le petit chien roux s’était réveillé, et se précipitait sur lui en aboyant furieusement.

— Jim, Jim, veux-tu ! cria la jeune fille. Et elle courut autour de Jim, elle essaya vainement de l’attraper.

— C’est qu’il est méchant, disait-elle, effrayée. Il va vous mordre.

— Laissez-moi faire, dit Sylvain. J’ai l’habitude.

Il ne bougeait pas, se laissait flairer par le petit animal, qui, le poil hérissé, s’approchait de lui avec méfiance, dérouté par cette immobilité. Sylvain, lentement, porta la main à sa poche, en tira un morceau de sucre, l’éleva jusqu’à sa bouche, fit semblant de le mâcher longuement. Jim leva la tête, pointa les oreilles d’un air intéressé. Le poil de son dos se rabaissait lentement. Sylvain cassa le sucre en deux, en offrit la moitié à la petite bête. Jim l’accepta, la croqua avec satisfaction, agita la queue. Alors Sylvain lui donna le reste du sucre. Et Jim parut avoir fait la paix, et vouloir accepter l’intrus !