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Page:Maxence Van der Meersch La Maison dans la dune 1932.djvu/63

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la maison dans la dune

— Va, Dick ! cria l’homme.

Et, suivi de loin par le douanier, Dick s’élança, avec la rage d’une bête méchante enfin libérée, vers l’ennemi deviné.

Tom eut peur. Il rentra dans le champ, se tapit, essaya de se dissimuler. Mais il était découvert. D’un seul bond, Dick plongeait dans les blés, et là, se dressait sur les pattes de derrière pour retrouver la place où se cachait l’ennemi. Tom comprit qu’il lui fallait accepter le combat. Il se releva, se campa d’aplomb sur ses fortes pattes, endurcies par son rude métier. Et, sans même qu’il le voulût, le poil de son échine se hérissa, ses babines se relevèrent, il fut prêt pour la bataille.

L’ennemi arrivait. Ils furent face à face, hésitèrent, tournèrent en rond, l’un autour de l’autre. Et brutalement, Dick se décida, se lança, les crocs en avant. Il happa le vide, Tom s’était dérobé, glissait de côté, et, au passage, en tournant brusquement la tête, déchirait longuement le flanc de l’adversaire. Dick hurla de rage. Et d’une volte-face, il fit de nouveau front à Tom, avant que celui-ci eût pu le happer à la gorge. Et là-bas, le douanier accourait. Alors Tom fit demi-tour et se sauva, sachant que si l’homme arrivait à por-