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la maison dans la dune

Dick s’arrêta, cessa de mordre, hurla une plainte qui traîna sinistrement avant de s’éteindre. Tom, déjà, était debout, et filait dans les blés. Il atteignit de nouveau la zone dénudée, la lande stérile où le douanier accourait. Il vit l’homme s’arrêter, il sut ce qu’il allait faire. Et il allongea encore ses bonds, il se lança en avant avec de prodigieuses détentes des jarrets. Il y eut un coup de feu. Quelque chose frappa rudement Tom, au milieu d’un bond sauvage, le fit rouler par terre. Mais il ne sentait rien. La balle avait seulement traversé l’épais matelas de tabac qu’il portait sur le dos. Et, tout de suite relevé, il repartit, il atteignit les premiers vallonnements des dunes ; là, il ne courut plus, il s’arrêta derrière un buisson maigre qui croissait sur le sable, et il regarda. Il vit le douanier qui s’approchait de son chien. La bête mutilée hurlait toujours. Un second coup de feu. Les hurlements cessèrent.

Tant que la lune ne fut pas de nouveau cachée par un nuage, Tom attendit. Puis une ombre immense courut sur l’étendue déserte. Un nuage passait. Et Tom, alors, quitta sa cachette, et s’enfonça dans les dunes.

Il courut longtemps encore. Il escaladait des collines, descendait en des replis aux