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la maison dans la dune

— Allons, César, voulut dire encore Sylvain.

Mais Lourges interjetait :

— Moi, je ne cane pas, vieux. J’ai jamais reculé devant personne.

Sylvain comprit qu’il n’y échapperait pas. Il se leva. Et, un peu pâle :

— C’est pas que tu cherches une bataille, camarade ? Je ne la crains pas, tu sais.

— On ne le dirait pas.

Sylvain dédaigna de répliquer.

— Qu’est-ce que tu veux ? demanda-il. La lutte ou le chausson ? La boxe, je ne veux pas. On ne trouverait pas de gants, ici, et ma femme ne veut plus que je m’abîme le portrait.

— La lutte, alors, choisit Lourges. Franc jeu, hein ?

— Bien sûr. Au premier qui touche des épaules, on arrête.

M. Henri, accoutumé à ces mœurs, débarrassa la pièce de la table et des chaises. Jules était allé appeler les agents dans le salon. L’un d’eux s’offrit comme arbitre. Et les deux hommes se dévêtirent, parurent nus, n’ayant gardé que leur pantalon soutenu par la ceinture. Lourges, plus gras, était aussi plus lourd, rond comme un bœuf, avec des ma-