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l’aiglon blanc des illinois

attendit… Après des heures d’angoisse, on se risqua à sortir… Quelques survivants de l’horrible massacre, venus pour s’informer de leur sort, firent aux Barbier le récit des horreurs de la nuit ; Lachine, dans la lueur sinistre de l’incendie, était devenue silencieuse, les victimes étaient mortes, les Iroquois fuyaient avec des prisonniers, ou s’en allaient vers le nord porter ailleurs leurs tomahawks rougis par le sang des paisibles villageois. La maison Barbier, un peu isolée dans son petit bocage, était une des rares demeures qui se trouvèrent épargnées, grâce à la sagacité et au dévouement de l’Aiglon.

Nicolas et Pierre prirent le corps de l’Iroquois et le jetèrent à la rivière. L’Indien blanc n’était pas mort, et la famille, reconnaissante à cet inconnu de lui avoir sauvé la vie, avait voulu le soigner. Après lui avoir enlevé ses armes, on l’avait couché sur le lit de Pierre, et, depuis la veille, on lui appliquait des compresses froides sur la tête, pour lui faire reprendre connaissance.

C’est alors qu’ils étaient tous les trois auprès de lui que l’Aiglon avait entendu leurs voix et essayé en vain de leur parler.