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l’aiglon blanc des illinois

janvier, le premier Jour de l’An de l’Aiglon dans sa famille française. À table, tous les membres sont réunis : Francine, venue de Québec avec son mari, un sergent du régiment de Carignan ; Marilou, joyeuse et jolie comme un rayon de soleil ; les deux jumeaux, assis l’un près de l’autre, se ressemblant extraordinairement… Marguerite et Nicolas, vieillis et un peu courbés, mais si heureux, regardent leurs enfants avec une émotion contenue. À la fin du repas, rendu gai par les saillies de tout ce jeune monde, Nicolas se leva :

« Mes enfants, dit-il, je suis un défricheur, je ne sais pas faire des discours ; mais ce bienheureux Jour de l’An nous trouve enfin tous réunis ! Je demande à Dieu de vous bénir, ainsi que votre mère ; et pour toi, mon fils Nicolas, jeune Aiglon revenu au nid, que cette bénédiction s’étende aux dix-neuf longues années pendant lesquelles nous avons pleuré ton absence ! »

Levant alors sa main rugueuse de travailleur et courbant sa tête blanche, Nicolas esquissa un geste de bénédiction que tous reçurent avec respect.

Marilou se leva, prit la carafe et remplit les verres. Pierre s’écria joyeusement :

« Vive l’année nouvelle ! Vivent le meilleur des pères, la plus adorée des mères ! Vive Francine et son brave militaire, vive Marilou aux yeux bleus ! Mais, surtout, aujourd’hui, buvons à la santé de mon frère jumeau, jadis l’Aiglon Blanc des Illinois, mais redevenu Nicolas Barbier, de Lachine, un véritable Canadien français ! »

F I N


La Maisonnette,

 Lac des Pins, août 1938.