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l’aiglon blanc des illinois
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— Quelle agilité ! s’écria La Salle, le suivant des yeux avec curiosité.

— Et quelle force, aussi, reprit le chasseur ; as-tu remarqué, chef, ses muscles développés, ses mollets nerveux, ses épaules solides ?

— En effet, il est planté, ce garçon ! Sa peau n’est pas très cuivrée, on la dirait seulement hâlée du soleil… ses parents sont-ils de race différente ?

— Non ; tu les verras d’ailleurs demain, si tu le désires.

— J’irai volontiers avec toi voir l’Aigle du Rocher », dit La Salle, lorsque le chasseur lui eut expliqué les circonstances.

Ce soir-là, en fumant sa pipe, auprès de son feu de camp, un peu à l’écart suivant son habitude, La Salle revoyait par la pensée, ce jeune athlète indigène, dont le corps, à peine cuivré, n’avait pour tout vêtement qu’un court pagne de cuir et dont les muscles des bras et des jambes semblaient d’acier. Il se rappelait sa figure d’un ovale régulier, ses traits gracieux, sa chevelure sombre tombant droite et huilée sur les jeunes épaules ; sur la poitrine de l’adolescent, un tatouage bien marqué dessinait un aigle à ailes mi-déployées ; une mince lanière de cuir encerclait le front enfantin et supportait deux plumes blanches et droites, qui formaient la parure du jeune Indien…

« Quel tableau ! songea l’explorateur ; il est à peindre, ce petit ! le plus bel Illinois de sa tribu, je gage ! »