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l’aiglon blanc des illinois

nord, à cause des grandes chasses ; au bout de quelques mois, elles revenaient et s’installaient de nouveau pour le printemps et l’été.

Nika et son chef passèrent à travers des bourgades dont les demeures ne ressemblaient guère à celles des Hurons et des Montagnais ; c’était des huttes de bois rond, assez grandes, contenant parfois deux ou trois feux : plusieurs familles y habitaient ensemble. Quelques wigwams se voyaient cependant parmi les autres logis.

« Qu’est-ce donc que ces poteaux, plantés çà et là, dans divers cantonnements ? demanda La Salle, désignant un pilier assez élevé, et orné de dessins bizarres sculptés dans le bois.

— Ce sont des totems, répondit Nika ; l’animal de ce nom qui les surmonte est le fétiche de ces tribus ; quelques familles de chefs, cependant, y mettent, au-dessus du totem, leur propre emblème. »

À une assez grande distance du camp français, ils s’engagèrent dans un sentier étroit longeant la base d’un cap pierreux ; là aussi se dressait un totem, surmonté, cette fois, par l’effigie d’un aigle aux ailes déployées. La Salle s’arrêta pour en considérer les rustiques sculptures où figuraient des manitous, des animaux, des lances, des flèches.

« Ce totem indique l’entrée du petit domaine de l’Aigle du Rocher, dit le Chaouanon ; cette hutte là-bas est celle de mon ami ; il s’est isolé à cause de sa grande fierté.

— Le père du jeune athlète d’hier ?

— Lui-même ; allons lui faire visite !

— Je veux bien », dit l’explorateur.

Ils gravirent une petite montée, passèrent à travers une double haie de hautes fougères, puis sous d’énormes cocotiers ; ils furent alors en vue de la hutte.

« Nika ! » s’écria une voix joyeuse… et un jeune garçon, sautant d’une haute branche, se trouva soudain devant eux.