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l’aiglon blanc des illinois
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perçus dans un coin de la cache auprès d’un feu éteint, une écuelle d’écorce contenant du maïs cuit. J’en donnai au papoose, qui se tut comme par enchantement et dévora la nourriture avec avidité. Cet enfant me parut avoir moins d’un an.

« Le Sioux commençait à reprendre ses sens ; il s’assit, se frotta les yeux et m’aperçut :

« — Salut, le Chaouanon, dit-il, reconnaissant ma race par le serpent tatoué sur mon bras, que me veux-tu ?

« — Rien, je voyage ; c’est ton papoose ?

« — Hé, il m’appartient, le petit.

« — C’est un Blanc ; où l’as-tu volé ?

« — C’est Toureg, l’Iroquois, qui l’a chipé à une famille de Visages-Pâles, avant les premières neiges ; je le lui ai volé, à mon tour ; je pourrai le revendre plus tard !

« — Je te l’achète, si tu veux, dis-je, pris d’une idée subite.

« — Que me donneras-tu ? demanda le Sioux.

« — Deux peaux de castor et une gourde d’eau-de-feu.

« — J’y penserai… j’y penserai, dit l’autre en se recouchant… tiens, donne toujours ton eau-de-feu pour commencer !

« Je lui tendis ma gourde presque pleine ; il la saisit et se mit à boire avidement… peu de temps après, il commença à ronfler !

« Je n’hésitai pas ; je pris sa couverture qui traînait par terre, j’enroulai là-dedans le papoose qui s’était endormi et je sortis de la cache. La nuit n’était pas encore venue ; je rebroussai chemin et retournai vers le petit bourg que je venais de quitter, portant sur mon épaule, le petit, bien emmailloté, et qui ne s’éveillait pas. Je m’arrêtai chez une vieille squaw que je savais compatissante et discrète, elle s’occupa du mioche ; je passai la nuit dans cette bourgade ; au petit jour, je repris le papoose et je repartis… d’étape en étape, je finis par revenir dans ce pays. Un soir, j’arrive chez